Nous menons des recherches sur le bien-être des musiciens en collaboration avec le laboratoire de recherche en pédagogie du piano de l’Université d’Ottawa. Notre programme de recherche sur le bien-être est axé sur les effets de certaines interventions (par exemple, physiothérapie, approches somatiques, formation en pleine conscience, yoga, etc.) sur les musiciens; plus précisément, nous étudions si ces approches ont un effet positif sur le bien-être psychologique et physique des musiciens, ainsi que leur capacité à améliorer la qualité des prestations des musiciens. La croyance populaire est que les musiciens peuvent bénéficier de ces interventions, mais il n’existe pas suffisamment de données objectives pour confirmer cette croyance. Le centre souhaite remédier à ce manque de recherche. Une des difficultés dans le domaine de la recherche sur le bien-être est la définition de critères comme « amélioration » ou « optimal ».
Nous espérons atteindre les objectifs suivants :
Notre équipe de recherche comprend des professeurs, des étudiants et des professionnels de la santé des disciplines suivantes:
La musique
Les sciences de la santé
La psychologie
Le génie
Les sciences de l’activité physique
L’audiologie
Pour plus de renseignements sur la recherche sur le bien-être : consulter la page dule laboratoire de recherche sur la pédagogie du piano.
Plusieurs études indiquent que l’anxiété de performance est très commune chez les musiciens. Elle comprend des symptômes physiques et psychologiques, et elle peut avoir des répercussions sérieuses sur le bien-être des musiciens qui en souffrent et sur leur capacité de performer à un haut niveau. C’est un problème tellement sérieux que plusieurs élèves et professeurs de musique expriment le besoin de développer des stratégies plus efficaces pour la gérer. Pour combler ce besoin il faut effectuer davantage de recherches pour comprendre l’anxiété de performance et les stratégies qui peuvent aider les musiciens à la gérer. Notre recherche examine l’efficacité de stratégies telles que la modélisation et la pleine conscience. Une compréhension approfondie de l’impact de ces stratégies sur l’expérience psychologique et physique de l’anxiété de performance chez les musiciens va permettre aux artistes, aux professeurs et aux praticiens à surmonter les défis liés à cette dernière.
Les approches somatiques comme la Technique Alexander, la méthode Feldenkrais et le Body Mapping (« cartographie corporelle ») gagnent en popularité chez les musiciens. Quoique ces approches soient fondées sur des connaissances scientifiques de l’anatomie, du contrôle moteur, de la neuroplasticité et de l’apprentissage moteur, nos connaissances sur les effets positifs de ces approches somatiques ne repose que sur des théories et des anecdotes. Ainsi, il faut davantage de recherche sur les effets de l’éducation somatique. Notre recherche sur les approches somatiques examinera les effets de la formation somatique sur la posture et le mouvement des musiciens lorsqu’ils pratiquent leur instrument ainsi que sur la qualité des prestations. Elle comparera aussi les effets de différentes approches somatiques sur les musiciens, et si ces effets diffèrent selon la durée de la formation. Cette recherche pourrait permettre de décrire l’utilité des approches somatiques de manière empirique. En plus de notre travail sur les approches somatiques, nous avons conclu un partenariat avec des cliniques locales qui nous permettra de suivre le progrès de musiciens blessés qui subissent des traitements différents.
La pratique d’un instrument de musique est une activité très complexe du point de vue biomécanique. Quoiqu’il existe plusieurs approches axées sur l’efficacité du jeu et la prévention de blessures, les pédagogues ne s’entendent pas sur les critères pour définir une technique saine. Une terminologie floue et des résultats subjectifs sont souvent à l’origine de ces différences d’opinions, d’où la difficulté pour les musiciens d’obtenir des solutions à leurs problèmes physiques et techniques. Pour cette raison, nous avons besoin de données objectives afin de bien comprendre la biomécanique de la pratique d’un instrument et de la prévention des blessures. Nous effectuons des recherches quantitatives pour en apprendre davantage sur la façon que les musiciens se servent de leurs muscles et sur les positions qu’ils adoptent lorsqu’ils pratiquent leurs instruments, ainsi que les effets de certaines stratégies de traitement et de prévention de blessures. Nous effectuons aussi des recherches qualitatives pour examiner les stratégies pédagogiques populaires et les stratégies de prévention de manière scientifique. En ayant des connaissances plus approfondies en technique instrumentale, en pédagogie et dans le domaine de la prévention des blessures, les musiciens pourront se servir de ces principes lors de la pratique de leur instrument pour diminuer leurs chances de subir des blessures.
Dans la plupart des cas, le succès des musiciens professionnels dépend d’une bonne santé auditive. La perte auditive peut menacer le jeu d’un musicien. Plusieurs études indiquent que les musiciens sont particulièrement vulnérables aux pertes auditives car ils sont exposés à des volumes pouvant être dangereux dans leur environnement de travail. Grâce à la recherche, nous savons que les musiciens ne sont généralement pas conscients de l’état de leur santé auditive avant de ressentir des symptômes, donc ils n’obtiennent la protection auditive nécessaire qu’après avoir subi des dommages. En effectuant de la recherche sur le bien-être auditif, nous souhaitons accroître notre compréhension du risque de perte auditive en lien avec la pratique musicale. Nous souhaitons aussi tester des méthodes diagnostiques permettant de déceler des pertes auditives moins avancées pour que les musiciens puissent ainsi obtenir du traitement et des soins préventifs plus tôt.
Les troubles visuels peuvent eux aussi diminuer la capacité d’un musicien à effectuer son travail. Un musicien ayant des troubles de vision peut avoir de la misère à lire ses partitions dans certains contextes (sur scène ou dans une salle où l’éclairage est insuffisant par exemple). Un musicien débutant peut avoir de la misère à apprendre à lire de la musique à cause de difficultés visuelles (condition que l’on nomme dysmusie). Il est possible qu’une des causes de la dysmusie soit un problème de coordination entre les deux yeux. Dans notre recherche sur le bien-être visuel, nous tentons de déceler un lien définitif entre la dysmusie et l’incoordination binoculaire qui pourrait affecter les musiciens qui apprennent à lire la musique.